Souvenirs de Noël des années 1950.

(Il y a déjà un demi-siècle)

A cette époque, Noël signifiait de longs préparatifs dont les débuts s’amorçaient en novembre. A commencer par les mères de familles qui devaient planifier recevoir les parents pendant quelques jours; la période des fêtes allant du 24 décembre au 7 janvier. Elles devaient penser à l’espace et aux repas qui se devaient d`être copieux et aussi bien arrosés.

Mon grand-père étant forgeron ainsi que mon père, ils disposaient d’une écurie de quatre places pour les chevaux. Ces places étaient mises à la disposition des cultivateurs en hiver pour y placer leurs chevaux pendant leurs courses au village. Évidemment à Noël ces places étaient toutes prises et les gens en profitaient pour venir jaser à la maison en attendant la messe de minuit. La religion ayant encore beaucoup d’emprise, la messe de minuit était un événement social qui méritait un rôle central et aussi des préparatifs.

L`église devait être bien décorée, les ampoules brûlées des lampadaires et lustres remplacées et la crèche montée par le sacristain. Le curé officiait une messe diacre/sous-diacre et le chant se devait d’avoir l`allure d’un concert. Le frère Emilien (Bourassa) et le dentiste P.E.Tessier tous deux musiciens sélectionnaient une messe chantée qui devait être apprise par les quatre voix : ténors, basses, soprani et alti. La chorale d’enfants dont j’ai fait partie pendant plusieurs années commençait ses répétitions en vue de la messe de Noël, début novembre. Nous pratiquions tous les jours scolaires de 11 h 15 à 11 h 45 et 2 ou 3 fois avec les hommes (ténors et basses) en soirée. Les ténors et les basses ont répété la messe pendant un mois, un soir ou deux par semaine.

Il y avait également des moments de prestige entre autres, durant la messe où l’officiant récitait ou chantait le " Pater noster ". Tous les officiants n’étaient pas capables de le chanter, surtout à la messe de minuit avec l’accompagnement de l’orgue. De mémoire, je me souviens d’un prêtre à la voix de baryton qui le chantait fréquemment et qui voulait à plus forte raison, le chanter à la messe de minuit mais un dirigeant de la chorale n’a pas voulu (je ne connais pas la raison)…..Au moment de la messe il l’a chanté. A quelques reprises, mon père a chanté le " Bénédictus " de la messe de minuit qui était souvent reprise à Pâques.

Dans ce concert, le moment privilégié était bien sûr les cantiques de Noël. Le Minuit Chrétien du début de la messe, au moment où le sacristain apportait le petit Jésus dans la crèche et les cantiques les plus populaires chantés à partir de la communion avec  " Adeste Fideles " jusqu’à la fin de la messe et durant la sortie. Certains cantiques étaient consacrés à un soliste, c’étaient le " Minuit Chrétien " à Joseph Lacoursière, " Adeste Fideles " et " Les Anges dans nos campagnes " à Henri Montgrain, " Dans le silence de la nuit " à Augustin Lacoursière et d’autres solistes comme Charles A. Laquerre, M. Morasse et une magnifique voix de basse Paul Gendron. Je me rappelle que mon père a souvent déploré que cette voix ne soit pas utilisée à sa juste valeur. Chez les enfants, il y a eu Hugues Laquerre et son frère Justin et Paul Laquerre (aucun lien de parenté). Je ne peux pas oublier l’organiste, une dame toujours bien mise et digne qui jouait avec tant d’agilité sur deux claviers (moi qui bûchais difficilement sur un seul) et même un troisième aux pieds. C’était tellement fascinant que nous la regardions trop souvent et le directeur de chorale devait user de son autorité pour avoir toute notre attention et éviter les fausses notes.

Au sortir de la messe, les gens tout joyeux se souhaitaient de bons vœux à l’occasion de Noël et flânaient un peu sur le parvis de l’église. Puis les voitures s’éloignaient au son des grelots et des cloches, chacun se dirigeant dans son foyer ou la chaleur familiale et un bon repas l’attendaient.

Claude Montgrain, B.Sc.

 

Les Montgrain sont arrivés à St-Casimir en 1870, c’est le grand-père qui s’installe. Il a de son épouse Emma Groleau, 13 enfants dont les plus connus sont : Maurice, Henri et Cécile. Seul Henri fait sa vie à St-Casimir, il épousa Florestine Tessier et ils auront cinq enfants : Claude, Gilles, Pierrette, Henriette et Mario. Ces derniers sont ceux que certains d’entre vous ont connus. sont-ils? Claude est à Québec, Gilles, Pierrette, Henriette et Mario sont à Trois-Rivières.

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